un livre par jour pendant dix jours

Dernier envoi avant déconfinement ! Un livre dédié spécialement pour les amoureuses (eux) de cette île aux charmes fous ! Bisous à Tutti

P.S. Voir messages 25 et 26

Miterrand? Je ne savais pas qu'il avait des affinites avec l'Irlande!

Pierre Perret, par contre, vient tous les ans pecher le saumon dans l'ouest de l'Irlande.

Lilie

C'est connu que Mitterand était un grand pêcheur.

Jour 1 : Le désert des tartares, de Dino Buzzati

"L'espoir fait vivre", c'est la formule la plus stupide qui ait jamais été prononcé !

Jour 2 : Au dessous du volcan, de Malcom Lowry

(choisir l'édition à laquelle Clarisse Francillon a collaboré, avec la postface lumineuse de Max-Pol-Fouchet)

Ca parle de quoi? Ca se situe ou? Pompei? Equator?

Lilie

Je suppose que tu as jeté un coup d'oeil sur internet. Alors je dirais simplement que c'est le livre qui m'a incité à me rendre au Mexique. Dès le lendemain matin de mon arrivée, vers les 11 h, j'entrai dans une Cantina (interdit aux femmes et chiens -1977)-et, comme le Consul, j'ai commandé une tequila. On me la servit comme il se doit : le petit verre avec une soucoupe sur laquelle étaient disposé une pincée de gros sel et un quartier de citron vert. Il y avait déjà deux clients, aux visages couperosés, assez intrigués par ma présence. Alors, avec le barman, ils m'observèrent bien curieux de savoir comment j'allais me dépatouiller avec tout çà. Je mis un peu de sel sur ma langue, et je bus cul-sec ma dose de tequila. Oh la vache ! Je ne montrai rien aux autres, je restai le plus imperturbable possible mais je fus content de mordre ensuite dans le citron vert.

Au dessous du volcan est un des rares romans qu'il faut lire mot à mot, sans sauter une ligne, sinon on peut se perdre dans le récit et ne rien comprendre. Le tour de force littéraire de Malcom Lowry est de nous mettre, de nous oublier dans l'esprit du Consul. Ainsi, par exemple, comme il nous arrive parfois, nous pouvons discuter avec quelqu'un et, au bout de quelque temps, vaincu par l'ennui, se laisser partir dans des souvenirs, des pensées, la voix de notre interlocuteur devient un murmure, nous sommes très loin de l'importun, et puis, sa voix, petit à petit, redevient audible, vous entendez : n'est-ce pas? Et vous répondez oui, oui, bien sûr, sans trop savoir ce que l'on vous demandait. Alors quand le consul se détache du présent, se remémore des souvenirs tragiques ou autres, nous partons avec lui dans son passé, et ça peut prendre plus d'une cinquantaine de pages, du coup, avec une lecture trop rapide, en diagonale, on peut rater ce basculement et on ne comprend plus rien. La difficulté de lecture, surtout dans cette société du zapping, c'est de rester concentré. Pour les amateurs de littérature, rester concentré sur ce chef-d'oeuvre bouleversant, déchirant, cela ne devrait pas être trop difficile.

Je l'ai donc lu en 1977 avant de partir au Mexique, et je l'ai relu en 1978. Je me souviens d'avoir terminé ma deuxième lecture dans les jardins d'Aranjuez, en Espagne, durant mon année de congé maladie.

Jour 3 : La nuit des Girondins, de Jacques Presser

geob a écrit:
Je suppose que tu as jeté un coup d'oeil sur internet.

Non! Est-ce que ca se situe la ou est apparu le bebe volcan, un jour, soudainement dans le champ d'un agriculteur?

Lilie

Le manque de curiosité est un vilain défaut.
(Mon concierge - 1960-20..)

Jour 4 : Le 19e siècle à travers les âges, de Philippe Muray

Jour 5 : L'Indien et la louve, par Robert.F.Leslie

Mince ! Je ne vois plus la cartouche !

geob a écrit:Mince ! Je ne vois plus la cartouche  !

Don't worry, elle y est (chez moi en tout cas)

C'est l'indien qui a tiré sur la louve

Lilie

Jour 6 : Les choses, de Georges Perec--- La société de consommation, de Jean Baudrillard

Un roman et un essai pour le même prix !!! A l'heure où le gouvernement nous somme de consommer pour relancer l'économie, après cette lecture complémentaire, par rapport au roman, de l’essai de Baudrillard, et quand vous aurez bien assimilé les notions de "valeur d'usage" et "valeur différentielle", vous allez désobéir et faire des économies !!!

Jour 7 : Sapiens, une brève histoire de l'humanité, de Yuval Noah Hariri

Une histoire d'homos

Jour 8 : L'énigme du clou chinois, de Robert Van Gulik ( et tous les autres romans consacrés au juge Ti)

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Jour 9 : Le Journal de Jules Renard

Jour 10, et s'il n'en fallait qu'un : Si c'est un homme, de Primo Levi

Merci d'avoir jouer le jeu, Geob.

Le journal de Jules Renard, c'est vraiment interessant a lire? Ce ne sont pas juste des suites de correspondances?

Lilie

Le Journal de Jules Renard passionnent tous celles et ceux qui s'intéressent à la littérature, et d'une certaine à l'histoire car toute une époque défile sous nos yeux. On y rencontre beaucoup de personnes qui, aujourd'hui, ne sont pas oubliées, comme Léon Blum, Courteline, Claudel, Lucien Guitry (le père de Sacha Guitry) (pour les jeunes, ça doit être le moyen âge !) ; nous sommes dans les coulisses des théâtres, on y croise Sarah Bernhard, Edmond Rostand, et bien d'autres encore, mais ce qui constitue principalement (enfin, pour moi) le plaisir de lecture de Jules Renard c'est son style - "sujet, verbe, complément"-, sa férocité, à tel point que, malheureusement, sa femme a détruit une partie du journal avant publication pour ne pas soi-disant faire de la peine ou se mettre à dos tous les gens célèbres de cette époque qu'ils avaient fréquentés.

J'ai souvent utilisé cette anecdote. Au cours d'un déjeuner, étonné par la virulence des propos de Paul Claudel, Jules Renard lance :
- Et la tolérance?
- Il y a des maisons pour ça !

La réplique est inutilisable aujourd'hui auprès des gens peu sensibles à la littérature, au passé. En effet, combien savent-ils que la maison de tolérance était tout simplement un bordel?