"Je l'aurai un jour, je l'aurai !" (ou le nouveau conte de Noël 2015)

De fait, Pullö avait très vite accepté de l’aider dans sa nouvelle quête.

En tout premier lieu parce qu’il se savait responsable des mésaventures que le faux-lutin avait vécu l’an passé, et des conséquences qu’il devait aujourd’hui supporter, entre stage de remédiation chez Hans Trapp et « marquage au fer rouge » lutin… C’est quand-même lui le lutin qui avait demandé à Lahaut de prendre sa place à l’ENA ! C’est que malgré son insouciance juvénile toute lutine, son activité professionnelle humaine si mystérieuse lui avait apporté cette maturité suffisante à la conscience de la responsabilité d’autrui et de l’indispensabilité d’assumer parfois ces choix.

Bon, mais surtout, il l’avait aidé, parce que c’était un vrai jeu que lui proposait son ami. Pensez donc ! Déjouer les « forces lutines » pour découvrir des secrets bien gardés depuis des millénaires. Encore mieux qu’une vie d’Indiana Jones ou de James Bond ! Si la vie n’était déjà qu’un jeu pour lui, ce nouveau jeu-là ne faisait que rajouter du piment au quotidien… Et il adorait cela.

Durant la longue attente à l’aéroport, il repense à sa nouvelle vie d’espionné en lutte contre les « forces lutines » avec son ami lutin…

C’est d’abord dans un bar à concerts rocks, noir de monde et très bruyant, qu’ils avaient pris l’habitude de se rencontrer en cachette. C’est là que le « plan » avait été abordé, amorcé la première fois. Quoi de mieux qu’un espace sombre, surpeuplé, où il est difficile de s’entendre à deux même en se criant à l’oreille, pour masquer une rencontre et une conversation des plus sérieuses et secrètes ? « Élémentaire, mon cher Lutin », souriait-il en repensant à cette idée toute lutine… de Pullö, forcément.

Il en avait eu plein d’autres d’idées aussi élémentaires et excellentes, le lutin.

Comme le code mis en place pour se parler au téléphone, ou comme l’idée de louer, sous un faux nom et par l’intermédiaire d’un ami sur lequel ils pouvaient compter, un petit studio où ils pourraient tous deux discuter plus calmement, faire les recherches nécessaires et mettre au point le plan. Chacun avait une clé qu’il ne quittait jamais, précieusement conservée en pendentif autour du cou dans ce qui ressemblait à un talisman banal à têtes de gémeaux que Pullö leur avait achetés avant même le complot de cette année, simplement en clin d’œil à leur forte ressemblance et nouvelle amitié. L’immeuble était stratégiquement bien placé, dans un quartier très fréquenté où il était difficile de surveiller les allers et venues, et avec deux entrées par deux rues différentes ; ainsi chacun arrivait-il par un côté différent, aucune chance pour quiconque de savoir qu’ils étaient tous deux là, ensemble.

C’est encore Pullö qui avait trouvé une solution pour faire venir les affaires « sensibles » du faux-lutin dans cet antre protégé : Lahaut avait feint de jeter ces objets devenus théoriquement inutiles puisque officiellement sa quête de Noël était terminée, et le gros carton qui se révélerait très utile, dans une benne à ordures que le lutin magicien avait su, grâce à quelques complicités secrètes et non lutines, faire disparaitre, faisant réapparaitre le contenu dans le studio. Cela, Lahaut n’avait toujours pas compris comment cela s’était fait, mais Pullö lui avait expressément demandé de ne pas chercher à savoir, pour sa propre sécurité. C’est que le métier de « magicien » qu’annonçait son ami jumeau semblait bien mystérieux et flirtant avec l’illégalité… Lahaut avait donc accepté de faire taire sa curiosité obsessionnelle lorsque le lutin le lui demandait : il ne voulait pas se retrouver confronté à la pègre ou aux « forces du mal » qui sévissent dans le bas monde des hommes, pas plus que les services secrets français dont il préférait croire Pullö membre… Les « forces lutines » lui suffisaient amplement !

Dans l’avion qui file vers l’orient, il repense à tout ce qu’ils ont déjà pensé, découvert et fait depuis le début de l’année. Six mois déjà qu’il réfléchit à la question, quatre mois déjà que son « frère jumeau » l’aide dans sa quête.

C’est que dès janvier, à peine quelques semaines après Noël dernier et son stage dans le Jura, ces idées fixes étaient revenues le hanter.

Certes maintenant il savait beaucoup de choses sur le « vrai miracle » de Noël.
Il savait…
Il savait maintenant comment les lettres au Père Noël parviennent au bon endroit, et où est ce ‘bon endroit’, le Vrai Village du Père Noël.
Il savait comment le Père-Noël peut savoir qu’un enfant a été sage ou pas et quoi offrir aux enfants qui ne font pas de lettre.
Il savait comment sont fabriqués tous les jouets et objets des désirs enfantins du monde entier et comment s’organise la grande distribution de la nuit de Noël, comment le Père-Noël fait pour ne pas faire de bruit, ne réveiller personne, ne jamais se faire surprendre, ne pas faire aboyer les chiens, ne pas être détecté par les radars aériens…

Mais il reste des questions sans réponses que les deux derniers Noëls n’ont pas permis de résoudre.
Il ne sait toujours pas…
Il ne sait toujours pas comment le Père Noël peut descendre par la cheminée avec les cadeaux… et comment il fait quand il n’y a pas de cheminée.
Il ne sait toujours pas comment le Père-Noël sait exactement dans quelle maison il est et à qui appartient chaque chaussette ou chausson au pied du sapin. Comment il fait lorsqu’il n’y a pas de chaussette, pas de chausson, pas de sapin…

Et il veut savoir ! Il veut TOUT savoir !

Il a bien compris qu’il ne devait et ne pouvait pas retourner en zone lutine, en Svalbard ou au Groenland pour en apprendre plus ; il est maintenant « marqué », repéré… même si son nez est toujours apparemment normal, comme il le vérifie très régulièrement dans son petit miroir de poche qui ne le quitte plus.
Il a bien compris que de toute façon ce n’est pas là-bas, en participant à la nuit de Noël de l’intérieur qu’il en apprendra plus : deux fois il est monté dans le traineau magique, deux fois il s’est fait avoir par la magie du Marchand de Sommeil.
Il en a conclu que le seul moyen de savoir était… de rester chez lui, et de rester éveillé durant toute la nuit, coûte que coûte !
Le seul moyen de savoir était donc de combattre la magie du Marchand de Sommeil.

C’est à ce moment là qu’il avait décidé que cette quête serait son aventure de cette année.
Et qu’il réussirait à découvrir ce que le Père-Noël et ses acolytes lui avait consciencieusement caché jusqu’à maintenant.
Et qu’à ce jeu-là, il serait le plus fort…
Le Père-Noël, il l’aurait un jour, il l’aurait !

Comment lutter contre la magie du Marchand de Sommeil ? Était-ce seulement possible ?
Si il y a une chose qu’il avait apprise de ses épopées lutines, c’est bien que finalement TOUT est possible.
Et puis d’ailleurs, le Père-Noël, tout lutin qu’il est, ne s’endort pas, lui, lorsque le Marchand de Sommeil saupoudre la région pour faire dormir toutes les autres âmes vivantes… C’est donc bien qu’il y a un moyen de rester éveillé. Pourquoi les Maîtres Lutins seraient-ils immunisés, eux et seulement eux ? En fait, cela se pourrait… mais il faudrait en être sûr. Il avait besoin d’être certain qu’il n’existait aucun moyen de résister à la poudre de sommeil…

Où trouver cette information ?

A l’heure actuelle, le seul ami lutin qu’il ait, Pullö, en savait bien moins que lui sur l’univers lutin, puisqu’il n’avait appris son statut de lutin qu’il y a un peu plus d’un an, et que c’était lui le faux-lutin Laö qui avait suivi les cours de l’ENA…
Et rien dans les enseignements de Padméou, de Marilou ou de Velhou, le professeur à l’allure de magicien du Cours d’Histoire de la Magie, n’avait fourni d’information sur Noël ou sur les Marchands de Sommeil…

C’est alors qu’il s’était souvenu de son cadeau de Noël 2013, consciencieusement rangé dans un gros carton à la cave : les vingt énormes tomes de la fabuleuse « Encyclopédie Complète des Êtres Magiques ». Voilà une source d’informations, qui même si elle n’était pas fiable à cent pour cent comme il avait pu le constater sur certains points attenant à la magie de Noël qu’il avait lui-même observés ou expérimentés, devait être prise en considération et pouvait de toute façon servir de point de départ.
Le tout était de trouver LA précieuse information au milieu des ces milliers, ou plutôt millions, milliards peut-être (il en avait le vertige et ne voulait finalement pas savoir) de pages bien remplies d’une écriture somme toute de petite taille…

Malgré les yeux espions qu’il sentait sur lui, il avait donc très vite remonté de la cave le gros carton et commencé à chercher. Après tout, il avait l’an passé feuilleté et picoré un peu au hasard des sections des extraits de son encyclopédie, lus quelques paragraphes... Il ne paraissait pas absurde qu’il se remette ponctuellement à cette lecture.

Le tome sur « Les Êtres Magiques de Noël » s’était révélé très décevant.
Si certaines informations étaient confirmées, comme l’existence des Lutins Postiers qui acheminent le courrier de Noël jusqu’au Père-Noël, des Lutins Listeurs qui repèrent les petits et grands croyant au Père-Noël ou des Lutins des Fabriques qui travaillent dans les Ateliers de Noël, l’encyclopédie laissait comprendre que le Père-Noël, être magique particulier, réalise l’ensemble des activités de détection et de distribution des cadeaux de Noël, seul, avec sa tenue rouge, son seul traineau et sa hotte unique… N’importe quoi ! avait-il éclaté de rire alors.
Mais rien, absolument rien sur la présence du Marchand de Sommeil aux côtés du Père-Noël ou sur toute autre magie permettant à ce dernier de ne pas se faire repérer, entendre, voir, lors de la distribution. Et rien, aucune explication sur comment s’y prend le Père-Noël pour déposer concrètement les cadeaux au pied du sapin, dans les bons chaussons, et notamment dans les maisons, si nombreuses, sans cheminée…

Notre ami, bientôt accompagné de son ami lutin, avait donc dû se plonger dans les autres tomes pour essayer de trouver trace de ces lutins capables d’endormir tout le monde en un tour de main…
Des heures à fouiller les sommaires et les lexiques de chacun des 20 tomes… puis les tréfonds des paragraphes repérés comme potentiellement intéressants… jusqu’à croiser l’encart suivant :

Les Marchands de Sommeil Les Marchands de Sommeil, parfois appelés Marchands de Sable ou même Oneiroï, font partie de la grande famille des Lutins des Sables. Leur population est difficilement évaluée tant ils sont difficiles à observer et approcher. Certains disent qu’il n’existerait qu’une centaine d’âmes de ce groupe ethnique. Le lutin Marchand de Sommeil est de relative petite taille, entre 40 et 70 centimètres, même si l’existence de quelques spécimens atteignant le mètre vingt a été reportée. Plutôt longiligne et souple, il est glabre, a le teint hâlé, en parfaite harmonie avec son environnement. Vivant nu ou simplement vêtu de quelques morceaux de tissu de couleurs ocre orangées, il se confond parfaitement dans son environnement de roches et de sables, ce qui explique qu’il soit si peu souvent rencontré. Il parait qu’il aurait la faculté de se métamorphoser en dromadaire, chacal, scarabée, serpent ou autre faune typique du désert, et qu’il ne se gênerait pas pour approcher ainsi les humains au plus près sans se faire repérer. Les contes et légendes du Petit Peuple des Lutins nous soufflent même qu’il pourrait se métamorphoser en vent et ainsi provoquer un tourbillon de sable ou parcourir des centaines et des milliers de kilomètres en quelques heures, transportant avec lui quelques grains de sable qu’il lui arrive d’abandonner sur son passage ou à destination. D’une nature très sauvage, il préfère de fait rester dans les vastes étendues désertiques de son berceau natal, aux confins du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie… au cœur du Sahara. C’est dans cette région qu’il trouverait la poussière d’étoile, roche très rare provenant de l’astéroïde Vesta 4, qui sert à sa magie. Ainsi, ce matériau, très finement pilé et ensorcelé d’incantations magiques, a le pouvoir d’endormir tout être vivant, animal, humain ou même lutin, à des dizaines de kilomètres à la ronde pour une durée variant de quelques minutes à plusieurs heures. Seuls les Marchands de Sommeil sont immunisés naturellement contre cette magie. Le secret de ces incantations est bien gardé et ne se transmet que de père en fils au sein de l’ethnie, tout comme celui de la décoction-remède à base de cette même poudre de roche et de quelques végétaux, permettant d’éviter de sombrer dans le sommeil sous cette poussière d’étoile magique. On ne sait pratiquement rien des conditions de vie et des mœurs des Marchands de Sommeil. Ils n’ont jamais pu être étudiés. Il se dit que les Marchands de Sable ont su se lier d’amitié avec les tribus berbères nomades, les Touaregs notamment, et que de nos jours encore ils côtoient et protègent les plus sauvages mais pacifiques d’entre eux.

Enfin un début de réponse, enfin quelques informations !

- Et bien voilà ! Enfin ! On a trouvé ! Ont chanté en dansant les deux lutins, le vrai et le faux, dans le petit studio secret qui abritait désormais leur quête.

Ainsi donc les Maitres Lutins de Noël participant à la distribution des cadeaux en traineaux, chacun accompagné d’un Marchand de Sommeil, devaient sûrement absorber une décoction-remède pour ne pas subir les effets de la poussière d’étoile répandue à tout va sur la Terre durant la nuit de Noël.

En y réfléchissant, un détail revint alors à la mémoire de Lahaut. Au cours des deux Noël qu’il a eu l’opportunité de vivre au plus près d’eux, au Village du Père Noël, il se rappelle maintenant, dans l’Âme de Noël, juste après l’habillage de noir et juste avant le départ vers les quais d’embarquement, cette bouteille au liquide verdâtre-noirâtre que les Maitres Lutins se passaient de main en main pour y boire une belle gorgée qu’ils ponctuaient d’un rituel rôt sonore suivi du « Ho ! Ho ! Ho ! » de rigueur. Lahaut avait même trouvé cela un tantinet vulgaire… s'était un instant demandé s'il existait un risque à cette expédition nocturne nécessitant une prise de liqueur réconfortante... et personne ne lui en avait proposé, forcément ! Il en avait conclu à l’époque que c’était affaire de Maitre Lutin, et il avait raison.

C’est à cet instant qu’il se frappa le front du plat de la main. Non, mais s’il s’était donné la peine de réfléchir en début d’année dernière et de mener les recherches qu’il mène cette année, il aurait pu lire ces lignes dans son Encyclopédie et être au courant de l’utilité de ce breuvage ! Il s’en voulait soudain énormément de ne pas y avoir pensé plus tôt et d’avoir manqué l’occasion… Il aurait pu chercher la fiole magique au cœur du Village du Père Noël, essayer d’en subtiliser une gorgée… Mais quel idiot il fait ! s’était-il dit encore en se frappant encore et encore le front…

Plus tard, quand il en avait discuté avec Pullö, ce dernier lui avait fait remarquer qu’au jour de Noël il était amnésique et qu’avoir découvert tout cela l’an passé ne lui aurait été guère utile… « C’est pas faux. » avait-il dû avouer, à la fois penaud de ne pas y avoir songé et soulagé de ne pas être passé aussi près de la belle occasion.

Après l’euphorie et le soulagement de la découverte, était néanmoins vite revenu le temps de la réflexion et de la recherche suivante pour faire aboutir leur projet.

En supposant que tout cela était exact, il leur fallait maintenant découvrir comment obtenir la décoction-remède.

En subtiliser un peu paraissait de fait la solution la plus simple, puisque Pullö allait devoir bientôt retourner aux École et Noël Ateliers du Svalbard pour son année « scolaire » de lutin. Vu ses compétences de fouineur, de manipulation mentale et de prestidigitateur et compte tenu de sa proximité avec le Maitre Lutin Niclö, l’opération leur paraissait même d’une apparente simplicité. Ils en riaient aux éclats.
Sauf que… un petit détail logistique était venu rapidement gripper la machine : comment Pullö pourrait-il faire parvenir ce « colis » à Lahaut ? Ils avaient bien conscience tous deux que rien ne devait sortir de l’ENA à destination du monde des humains, fut-ce pour un « ami ». Si crypter des conversations leur paraissait dans le domaine du possible (en ayant en tête qu’avec les lutins, c’était tout de même risqué), envoyer un objet paraissait impossible. Au Centre des Transmissions de l’ENA existaient bien des magikocheums permettant les échanges avec l’extérieur, de courrier, de personne ou d’objets, mais Pullö n’avait aucune idée de leur fonctionnement, tout néo-apprenti lutin qu’il était, et il fallait trouver une magikocheum amie à laquelle Lahaut pourrait accéder…

Un temps Pullö avait espéré l’aide de son père, lutin et grand ami de Niclö, qui voulait tant que son fiston se range de sa vie humaine dissolue et sur une pente dangereuse (c’est en tout cas l’idée qu’il en avait) pour devenir un vrai lutin de Noël. Il avait donc tenté, mine de rien, d’en apprendre un peu plus sur les magikocheums, sur l’éventuelle existence d’un modèle du genre dans les environs - et pourquoi pas dans l’appartement paternel ? – et sur la magie de Noël, sur comment les Maitres Lutins s’y prenaient pour ne pas se faire voir et entendre (il était sage de feindre ignorer la présence des Marchands de Sommeil avait-il estimé)…
La seule réponse qu’il avait pu avoir était : « Tu es trop jeune pour savoir cela… Maitre Lutin Niclö t’expliquera cela plus tard… Tu le découvriras en temps voulu dans les enseignements des professeurs de l’ENA que tu suivras… »
Frustrant !... Et point de blocage cruel pour leur plan.

Ils avaient finalement dû se rendre à l’évidence qu’à défaut de pouvoir obtenir la décoction-remède qui permettrait à Lahaut de rester éveillé la nuit de Noël durant, il leur fallait la préparer eux-mêmes… et donc en trouver la recette.
Ils avaient donc à nouveau plongé des heures durant dans l’immense « Encyclopédie Complète des Êtres Magiques », particulièrement été attentifs aux rubriques concernant les breuvages et recettes culinaires, les sortilèges et autres pouvoirs magiques… Mais rien. Rien de rien. Rien qui ne ressemble de près ou de loin à une potion magique permettant de rester éveillé.
A ce point de leur enquête, Lahaut était dépité, prêt à abandonner tout espoir de réussir. C’est l’arrivée opportune d’un courrier et l’éternel optimisme associé à la débrouillardise naturelle de Pullö qui leur avait redonné de l’élan.