Comme la FNAC, ce méga-distributeur de la culture bien connu, m'a choisie avec 399 autres personnes pour participer à la sélection de la rentrée littéraire -en fait m'infliger la lecture de quatre livres insupportables de prétention (mes fiches de lectures ont proposé de les envoyer direct au pilon), me voici donc invitée à la Soirée littéraire en guise de remerciement pour mon abnégation : elle se déroulera ce soir, au théâtre du Marigny, en face du palais de notre glorieux président, notre phare incandescent du XXIe siècle !
Je ne suis pas très enthousiaste à l'idée de prendre le métro le soir mais voyons quand même le programme, peut être y trouverais-je de quoi me motiver ? Une lecture de divers ouvrages sera faite par deux comédiens, Jérôme Kircher et Irène Jacob si lumineuse dans "La double vie de Véronique", accompagnés par deux musiciens : Yom Klezner à la clarinette et Frédéric Deville au violoncelle, et par Blutch qui illustrera les textes abordés en dessinant sur scène ; un cocktail clôturera cette soirée qui devrait donc se terminer agréablement !
Le Marigny, un théâtre de Paris où je n'ai jamais mis les pieds, mais comme à 19h30 ils franchissent les portes d'entrée je suis bien obligée de les suivre puisqu’impossible de m'en détacher.
Beaucoup de monde dans le magnifique hall, de l'autre côté d'un cordon rouge : Pierre Lescure, habillé d'un costume du fameux tailleur japonais Asimoto, dont le gris le dispute au noir, ou le contraire, discute avec les invités VIP tous très habillés BCBG, enfin je présume étant donné que mes goûts sont plutôt Jacob Connexion ou H&M.
Nous sommes invités à entrer dans la salle mais auparavant il faut pointer ! Je présente ma lettre à une hôtesse, elle coche mon nom et me remet un bracelet en plastique couleur dorée, portant l'inscription FNAC. Devant mon air interloqué, elle me précise qu'il faudra le présenter pour avoir accès au cocktail et me conseille de le mettre autour du poignet. Ah bon ! C'est comme dans les clubs de vacances tout compris...La classe, quoi ! J'entre dans la salle, en jetant ce bout de plastique disgracieux dans mon sac. Une jeune femme blonde, tout de noir vêtue, se charge de me conduire à une place réservée, devant, alors que je voulais m'installer derrière pour être la première à lever une coupe de champagne. Comme je ne sais pas ce que je fais sur une place réservée, j'anticipe et je choisis un fauteuil sur le côté, ce qui n'attirera d'ailleurs aucun commentaire de la part de cette jeune femme qui s'en fout manifestement.
A 20 h, Pierre Lescure et un autre type, dont j'ai déjà oublié le nom et la fonction, viennent présenter la soirée. Puis la mise en place du spectacle se fait très vite. Jérôme Kircher et Irène Jacob entrent côté cour, suivi des deux musiciens qui se placent au centre de la scène, tandis que Blutch entre côté jardin. Les comédiens et Blutch s'assoient derrière une table, le violoncelliste sur une chaise, le clarinettiste reste debout et entame les premières notes d'une musique spécialement écrite pour cette soirée. Irène Jacob ouvre un livre, en commence la lecture d'une voix hélas monotone. En revanche Jérôme Kirchner, homme de théâtre, lorsque vient son tour, est dans son élément : il donne corps à ce qu'il lit ! En fait, je l’avoue, je déteste que l’on me fasse la lecture et je suis donc beaucoup plus intéressée par les dessins que Blutch croque avec hardiesse et précision, il image les mots, magnifiquement, et le rétroprojecteur nous permet de voir en live ses gestes. Superbe. Moi qui ne suis pas amatrice de BD, j'avoue que là, je me régale. Le talent des 2 musiciens ajouté à celui du dessinateur me permettent de passer un bien agréable moment dans cette soirée... littéraire.
Passons aux choses sérieuses ! Applaudissements et brouhaha, c'est l'heure du cocktail... J'adore ! Et pas du tout les petits fours et autres boissons parce qu’habituellement je ne bois ni ne mange dans ces moments-là, tout simplement parce que je me régale au spectacle donné par celles et ceux qui ont dû faire abstinence de toute nourriture pendant des jours avant d'être là : à peine les plateaux posés c'est la ruée ! Et on reste bien devant pour empêcher les autres d'approcher, et on fait mine d'être désolé quand quelqu'un demande pardon "oh, excusez-moi" (la bouche pleine) et vite on reprend une autre bouchée, puis encore une autre...
Cependant les autres n'ont peut-être pas mangé pendant des jours mais moi je n'ai pas mangé depuis ce midi et j'ai un p'tit creux alors voyons voir, et gaffe à celles ou ceux qui auront l'outrecuidance de faire barrage à ma curiosité culinaire !
C'est marrant ces tous petits trucs qu'on présente ! Plus c'est petit plus les gens s'extasient "oh comme c'est charmant, oh que c'est bon" alors que le petit truc est si minuscule qu'on pourrait croquer son doigt en le portant à sa bouche et qu'il est quasi impossible d'en détecter la saveur.
Après 2 ou 3 petits machins "dégustés" il est temps de se diriger vers le bar : les serveurs-pingouins font virevolter les bouteilles à toute vitesse, c'est que ça donne soif les petits fours !! Je veux bien goûter le champagne... A condition que les bulles soient fines, extrêmement fines ! Au milieu de la meute, j'attire l'attention d'un barman par mon exquise politesse, ce qui l'intrigue quelqu'un peu, mais personnellement je suis toujours d'une grande correction avec les gens qui travaillent, je me vois donc servie avec célérité. Je repère un endroit où les "m'as-tu-vu" se font rares, un coin du comptoir sur lequel sont posés deux plateaux ignorés de la foule. T'en qu'à faire, dégustons et apprécions dans le calme, car le babil de tous ces invités m'insupporte : ça cancane, ça médit, ça suppute, ça messe-basse, ça jalouse, ça hypocrite, et puis ça gesticule, ça pavoise, ça s'esclaffe, ça postillonne, mais surtout pas un mot sur...la littérature !
Au bout de la cinquième coupe de champagne, une petite voix me conseille d'aller dormir, une autre m'incite à continuer, laquelle gagnera ? Allez, une sixième pour le métro ! Je quitte enfin le Marigny, au bout de la septième ou huitième - en fait, je ne sais plus trop. Je passe joyeusement titubante et stoïque au milieu du personnel qui me regarde en fronçant les sourcils des pieds jusqu'à la tête...Voyons voir, qu'aurais-je pu voler ? Une bouteille de champagne ? En tous cas je ne vois rien d'autre susceptible de me plaire et surtout pas un livre de la sélection proposée par la Fnac !
Vive la littérature, vive les écrivains, vive les livres, vive les lecteurs, vive la France, et vive moi !!!....Euh je m'égare là…
GeoDol
Je ne suis pas très enthousiaste à l'idée de prendre le métro le soir mais voyons quand même le programme, peut être y trouverais-je de quoi me motiver ? Une lecture de divers ouvrages sera faite par deux comédiens, Jérôme Kircher et Irène Jacob si lumineuse dans "La double vie de Véronique", accompagnés par deux musiciens : Yom Klezner à la clarinette et Frédéric Deville au violoncelle, et par Blutch qui illustrera les textes abordés en dessinant sur scène ; un cocktail clôturera cette soirée qui devrait donc se terminer agréablement !
Le Marigny, un théâtre de Paris où je n'ai jamais mis les pieds, mais comme à 19h30 ils franchissent les portes d'entrée je suis bien obligée de les suivre puisqu’impossible de m'en détacher.
Beaucoup de monde dans le magnifique hall, de l'autre côté d'un cordon rouge : Pierre Lescure, habillé d'un costume du fameux tailleur japonais Asimoto, dont le gris le dispute au noir, ou le contraire, discute avec les invités VIP tous très habillés BCBG, enfin je présume étant donné que mes goûts sont plutôt Jacob Connexion ou H&M.
Nous sommes invités à entrer dans la salle mais auparavant il faut pointer ! Je présente ma lettre à une hôtesse, elle coche mon nom et me remet un bracelet en plastique couleur dorée, portant l'inscription FNAC. Devant mon air interloqué, elle me précise qu'il faudra le présenter pour avoir accès au cocktail et me conseille de le mettre autour du poignet. Ah bon ! C'est comme dans les clubs de vacances tout compris...La classe, quoi ! J'entre dans la salle, en jetant ce bout de plastique disgracieux dans mon sac. Une jeune femme blonde, tout de noir vêtue, se charge de me conduire à une place réservée, devant, alors que je voulais m'installer derrière pour être la première à lever une coupe de champagne. Comme je ne sais pas ce que je fais sur une place réservée, j'anticipe et je choisis un fauteuil sur le côté, ce qui n'attirera d'ailleurs aucun commentaire de la part de cette jeune femme qui s'en fout manifestement.
A 20 h, Pierre Lescure et un autre type, dont j'ai déjà oublié le nom et la fonction, viennent présenter la soirée. Puis la mise en place du spectacle se fait très vite. Jérôme Kircher et Irène Jacob entrent côté cour, suivi des deux musiciens qui se placent au centre de la scène, tandis que Blutch entre côté jardin. Les comédiens et Blutch s'assoient derrière une table, le violoncelliste sur une chaise, le clarinettiste reste debout et entame les premières notes d'une musique spécialement écrite pour cette soirée. Irène Jacob ouvre un livre, en commence la lecture d'une voix hélas monotone. En revanche Jérôme Kirchner, homme de théâtre, lorsque vient son tour, est dans son élément : il donne corps à ce qu'il lit ! En fait, je l’avoue, je déteste que l’on me fasse la lecture et je suis donc beaucoup plus intéressée par les dessins que Blutch croque avec hardiesse et précision, il image les mots, magnifiquement, et le rétroprojecteur nous permet de voir en live ses gestes. Superbe. Moi qui ne suis pas amatrice de BD, j'avoue que là, je me régale. Le talent des 2 musiciens ajouté à celui du dessinateur me permettent de passer un bien agréable moment dans cette soirée... littéraire.
Passons aux choses sérieuses ! Applaudissements et brouhaha, c'est l'heure du cocktail... J'adore ! Et pas du tout les petits fours et autres boissons parce qu’habituellement je ne bois ni ne mange dans ces moments-là, tout simplement parce que je me régale au spectacle donné par celles et ceux qui ont dû faire abstinence de toute nourriture pendant des jours avant d'être là : à peine les plateaux posés c'est la ruée ! Et on reste bien devant pour empêcher les autres d'approcher, et on fait mine d'être désolé quand quelqu'un demande pardon "oh, excusez-moi" (la bouche pleine) et vite on reprend une autre bouchée, puis encore une autre...
Cependant les autres n'ont peut-être pas mangé pendant des jours mais moi je n'ai pas mangé depuis ce midi et j'ai un p'tit creux alors voyons voir, et gaffe à celles ou ceux qui auront l'outrecuidance de faire barrage à ma curiosité culinaire !
C'est marrant ces tous petits trucs qu'on présente ! Plus c'est petit plus les gens s'extasient "oh comme c'est charmant, oh que c'est bon" alors que le petit truc est si minuscule qu'on pourrait croquer son doigt en le portant à sa bouche et qu'il est quasi impossible d'en détecter la saveur.
Après 2 ou 3 petits machins "dégustés" il est temps de se diriger vers le bar : les serveurs-pingouins font virevolter les bouteilles à toute vitesse, c'est que ça donne soif les petits fours !! Je veux bien goûter le champagne... A condition que les bulles soient fines, extrêmement fines ! Au milieu de la meute, j'attire l'attention d'un barman par mon exquise politesse, ce qui l'intrigue quelqu'un peu, mais personnellement je suis toujours d'une grande correction avec les gens qui travaillent, je me vois donc servie avec célérité. Je repère un endroit où les "m'as-tu-vu" se font rares, un coin du comptoir sur lequel sont posés deux plateaux ignorés de la foule. T'en qu'à faire, dégustons et apprécions dans le calme, car le babil de tous ces invités m'insupporte : ça cancane, ça médit, ça suppute, ça messe-basse, ça jalouse, ça hypocrite, et puis ça gesticule, ça pavoise, ça s'esclaffe, ça postillonne, mais surtout pas un mot sur...la littérature !
Au bout de la cinquième coupe de champagne, une petite voix me conseille d'aller dormir, une autre m'incite à continuer, laquelle gagnera ? Allez, une sixième pour le métro ! Je quitte enfin le Marigny, au bout de la septième ou huitième - en fait, je ne sais plus trop. Je passe joyeusement titubante et stoïque au milieu du personnel qui me regarde en fronçant les sourcils des pieds jusqu'à la tête...Voyons voir, qu'aurais-je pu voler ? Une bouteille de champagne ? En tous cas je ne vois rien d'autre susceptible de me plaire et surtout pas un livre de la sélection proposée par la Fnac !
Vive la littérature, vive les écrivains, vive les livres, vive les lecteurs, vive la France, et vive moi !!!....Euh je m'égare là…
GeoDol
Dernière édition par Dolma le Mer 23 Sep - 15:16, édité 2 fois